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2010-11-05 23:12:19| 人氣1,039| 回應2 | 上一篇 | 下一篇

致意....

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這兩天,才得知先前在法國的指導教授(Monsieur Noël DUTRAIT)於十月初失去了他的另一半....。我的這位教授,心思細膩,講話也温温的,十足文人,想當然爾,跟他講話時,壓力也就被敝人自己本身放大了許多,總擔心自己的看法與見解會不會太可笑(大家可以想像一下,站在一座大山前,那種抬頭抑望的卑微感....)。不過呢,他並不是那種氣勢強壓人的教授,而是每次都靜靜聆聽你的想法,每一個觀點都會說很好,照這個方向發展的可能性很大,可以持續著墨研究,然後,再跟你說:加油!最後,我也總是帶著滿頭的霧水回家,繼續閉門造車....。

M. DUTRAIT(中文簡稱-杜教授)在普羅旺斯大學中文系的對外網站中,發表了一篇對妻子的崇高致敬以及懷念。在文中,杜教授訴說著他和師母平日一起在翻譯上合作的點點滴滴,師母的原文首次閱讀,再說給教授聽,分享她的見解,靜待杜教授翻譯過後的成果,她再重讀,如遇有不解,又或是不同意見時,兩人的一起重讀、經驗分享、爭執以及最後共識的成果,又一部精采的文學翻譯作品呈現於世人眼前。

看著原文裡用字遣詞的温柔,透過這些字、詞、句,試著去體會他們在平常生活裡蘊藏的豐富情感,看似平平淡淡,但份量卻其重,結合而一起生活的兩個人,在柴米油鹽醬醋茶之外,分享的不只是生活,而還有....心。

相信這個時刻對杜教授來說,是異常的艱難,但是,敝人相信,唸文學的人,心智比一般較不常接觸文學的人要來的堅強,並不是因為早已在書中看盡人情冷暖,也不是將情緒深藏於意識之中,而是比較習慣於面對,面對自己心裡的那面黑暗,又或是,那常有的莫名的悲傷。

言拙,對這類事不太懂得表達並安慰,僅在此表達自己對兩位譯者的敬意,也衷心希望杜教授能在這段情緒起伏較大的日子裡,安然的、快快的調適,期待他(亦或是他們)的下一部翻譯作品。


註:在台灣的各位可能對杜教授較不熟悉,他與師母(Liliane Dutrait)一同將高行健老師的"靈山"翻譯成法文,因緣際會,高老師也因這部著作,成為首位得到諾貝爾文學獎的華人作家。


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以下為杜教授所發出之法文原文,各位,請慢用!

Hommage d’un traducteur à une traductrice

Le 4 octobre 2010, Liliane Dutrait nous a quittés. Elle luttait contre son cancer depuis des mois et des mois. Elle a gardé espoir jusqu’au dernier jour pour elle bien sûr, mais je crois surtout pour les autres, pour ses enfants, ses amis, pour moi. Membre associée de notre équipe, elle voulait se faire la plus discrète possible, refusant souvent de venir à des réunions où elle estimait ne pas avoir de légitimité pour siéger. Et pourtant, diplômée en histoire de l’art et archéologie de l’Université de Provence, diplômée en chinois de l’Université de Bordeaux III, elle avait toute légitimité à faire partie de notre équipe, même si elle n’avait pas de poste à l’université. Elle a possédé la carte de journaliste pendant de nombreuses années, journaliste à Archeologia, Impressions du Sud, La revue de la céramique et du verre, et bien d’autres encore. Elle a écrit des milliers d’articles, soit de vulgarisation, soit d’un haut niveau scientifique. Les champs qu’elle couvrait m’impressionnaient beaucoup : histoire, archéologie, littérature, céramique, céramique chinoise ancienne ou contemporaine, sciences (je me souviens des articles de vulgarisation qu’elle a écrit dans la revue Ça m’intéresse). Récemment, elle avait décidé de se débarrasser des archives qu’elle avait accumulées et qui, à ses yeux, commençaient à encombrer notre maison. Elle estimait que tout pouvait être consulté sur Internet et qu’il n’était plus besoin de garder ces vieux papiers… Ce qui me frappait toujours, c’était sa manière de ne rien négliger quand elle préparait un article. Une recherche minutieuse, des prises de contact nombreuses et un soin extrême dans la rédaction…

Sa deuxième carrière a été celle de correctrice et rédactrice. Elle a travaillé pour de nombreux éditeurs français et étrangers. Certains mentionnaient son nom, mais c’est une pratique assez rare. Elle était très sollicitée en raison de ses larges compétences. Tel ouvrage concernant la Chine lui était envoyé parce qu’elle était imbattable dans la transcription du chinois en pinyin… Tel autre en raison de sa connaissance profonde de la céramique et de sa fabrication.
Elle a même fait du rewriting, dans l’ombre des auteurs, et n’a pas toujours reçu de remerciements, pourtant mérités, pour telle ou telle œuvre primée. Quand je lui faisais part de mon mécontentement à ce sujet, elle se contentait d’arborer le grand sourire que ses amis et sa famille lui connaissaient bien.

Quand je me suis lancé dans la traduction, tout naturellement, ma première lectrice, c’était elle. Mon manuscrit, ou plutôt « tapuscrit » revenait sur mon bureau couvert de corrections notées en rouge (il fallait toujours un feutre rouge à pointe très fine). Après avoir publié plusieurs traductions avec la mention « traduit par Noël Dutrait », mais avec en page de garde un remerciement à Liliane Dutrait, nous nous sommes dit qu’en fait nous faisions bien une traduction « à quatre mains » et c’est avec La Montagne de l’Ame de Gao Xingjian, publié en 1995, que son nom est apparu en bonne place à côté du mien sur les couvertures. Un collègue m’avait fait remarquer que la courtoisie eût voulu que l’on inscrivît « traduit par Liliane et Noël Dutrait » (Ladies first). En réalité, ce choix avait été discuté entre nous. Comme c’est moi qui faisais le passage du chinois au français (le premier jet), et qu’elle intervenait lors de la relecture et des corrections, nous étions tombés d’accord pour mentionner « traduit du chinois par Noël et Liliane Dutrait ».

Traduire avec Liliane, c’était prendre son temps, relire autant de fois que nécessaire, ne jamais se contenter d’un à peu près, vérifier systématiquement du début à la fin du roman que tout était cohérent : les noms de personnages, les sites géographiques, la traduction des expressions figées, proverbes, comptines… Combien de fois m’a-t-elle faire remarqué que dans mon « premier jet » j’avais traduit un proverbe d’une manière à telle page et d’une autre manière à telle autre ? Il est vrai que parfois, pressé par le temps, je le faisais consciemment, en me disant que nous pourrions ultérieurement faire le meilleur choix entre les différentes propositions. Combien de fois aussi m’a-t-elle fait remarqué que telle phrase ne paraissait pas logique par rapport au contexte, que tel personnage ne pouvait pas apparaître à cet endroit, que la maison de tel ou tel personnage était parfois à l’est, parfois à l’ouest du village ? Aucune erreur, aucun faux-sens, aucun contre-sens n’échappait à sa vigilance (ou si c’est le cas, la faute n’en incombe qu’à moi-même). Elle n’hésitait pas à retourner au texte chinois pour vérifier si elle-même ne s’éloignait pas trop du texte original.
Naturellement, traduire à quatre mains peut engendrer de vives discussions, des oppositions, des disputes même, mais dans ces cas-là, elle savait toujours proposer une pause, une promenade, un tour dans le jardin…
La dernière lecture se faisait toujours à haute voix. C’est moi qui lisais sur l’écran de l’ordinateur et elle écoutait, souvent les yeux fermés. Elle m’arrêtait chaque fois qu’une aspérité du texte incongrue apparaissait. Et la discussion reprenait, souvent accompagnée par une lecture de la phrase ou de la page entière en chinois pour entendre « la musique de la langue ».
En général, nous faisions ces traductions en plus de notre travail personnel. Mais il nous est arrivé aussi de décider de passer dix jours ou plus de nos vacances à traduire intensément, pour être sûrs de rendre à temps notre traduction : ce fut le cas pour Beaux seins belles fesses de Mo Yan et aussi pour Quarante et un coups de canon de Mo Yan également. Nous nous étions isolés dans une maison à la campagne et nous traduisions depuis tôt le matin jusqu’au milieu d’après-midi, et nous promenions l’après-midi, puis le soir était consacré aux lectures, écoutes de musique ou sorties (jamais de travail le soir)… Et dans les bois, dans les prés, au cours de nos sorties, nous continuions à chercher (et souvent à trouver) la traduction la plus juste de telle ou telle phrase, telle ou telle expression.

Liliane était aussi une grande lectrice : romans, romans policiers, français et étrangers. Parfois elle me lisait une phrase traduite du japonais, de l’islandais, du finnois… et me la donnait en exemple par rapport à tel ou tel passage que nous étions en train de traduire.
Quelques jours avant sa disparition, j’ai pu lui montrer la dernière édition de notre œuvre commune, que nous avions dédicacée à nos enfants, Vincent et Isabelle. Il s’agissait de La Chine et les Chinois paru dans la collection Les Encyclopes chez Milan Jeunesse. C’était elle qui avait reporté il y a quelques mois les corrections nécessaires pour la réédition de cet ouvrage de vulgarisation paru la première fois en 2005. Notez que les auteurs de cet ouvrage sont bien Liliane et Noël Dutrait, (et non l’inverse comme pour les traductions) car c’est bien elle qui en a rédigé la majeure partie.
Et enfin, le dernier travail qu’elle a effectué a été la relecture de nombreux textes qui constitueront le numéro 2 de notre revue IDEO, Impressions d’Extrême-Orient.

23 octobre 2010. Noël Dutrait

原文出處:http://jelct.blogspot.com/2010/10/hommage-dun-traducteur-une-traductrice.html

台長: 法國流浪漢...
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茹鷁
因為怕不敬會挨批才用悄悄話
不懂法文_知其優美
此篇若在以前會是選來練習打字的好文~
2011-01-27 01:15:39
茹鷁
結髮深情是很令人動容的
只能說要珍惜相處時光對方的一顰一笑深刻心版隨身攜帶...
2011-01-27 01:18:57
是 (若未登入"個人新聞台帳號"則看不到回覆唷!)
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